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Architecte, urbaniste, peintre, écrivain, sculpteur, figure tutélaire du mouvement moderne, Charles-Édouard Jeanneret-Gris, dit Le Corbusier, a marqué de son empreinte les multiples supports artistiques auxquels il s’est confronté. Artiste total et prolifique, explorateur infatigable des questions esthétiques et sociales, Le Corbusier a placé son œuvre au cœur de la modernité et de la recherche d’une synthèse des arts.

Né en 1887 à la Chaux-de-Fonds en Suisse, Le Corbusier arrive à Paris en 1917 et rencontre Amédée Ozenfant, avec qui il fonde le purisme l’année suivante. Dès lors, Le Corbusier ne cesse de peindre et consacre la moitié de chaque journée à cette part essentielle de son œuvre, qu’il considère comme indissociable de sa vie d’architecte. Moins connu, l’œuvre plastique de Le Corbusier est pourtant riche de milliers de dessins, peinture, collages, gravures, tapisseries et sculptures. « C’est dans la pratique des arts plastiques que j’ai trouvé la sève intellectuelle de mon urbanisme et de mon architecture », confessait celui que la postérité a principalement retenu pour ses réalisations architecturales et urbanistiques.

Au sortir de la première guerre mondiale, la période puriste est le fruit d’une interprétation critique de la leçon cubiste qui donne lieu à la publication d’un essai, « Après le cubisme », en 1918. Promouvant une nouvelle esthétique plus rigoureuse et ordonnée, Le Corbusier produit alors essentiellement des natures mortes composées d’objets de la vie quotidienne. Les formes y sont simplifiées, les compositions vues de face, rappelant les dessins d’architecture, et les formes sont représentées à l’aide de grands aplats de couleur équilibrés entre masses sombres et claires.

La période puriste s’achève vers 1925-28 en même temps que son amitié avec Ozenfant. S’ouvre alors la période dite des « objets à réaction poétique », plus libre et personnelle. Les objets manufacturés s’éloignent progressivement au profit des multiples objets issus de la nature : galets, coquillages, cordes, bouts de bois. Les formes s’arrondissent, se font plus douces et organiques, accompagnant l’arrivée de la figure féminine. En utilisant une grande variété de techniques dont le collage qu’il découvre à cette époque, Le Corbusier réalise de nombreux dessins associant souvent plusieurs femmes et des éléments de paysage. Ces compositions, qui dégagent indéniablement une atmosphère de sensualité, célèbrent avant tout la beauté et la poésie de la nature.

Après-guerre, Le Corbusier étend son activité artistique à d’autres champs, notamment la tapisserie et la sculpture, en collaboration avec des artisans, comme l’ébéniste Joseph Savina qui réalise sous ses instructions des œuvres en taille directe. En parallèle de son activité d’architecte et d’urbaniste qui va croissante, Le Corbusier intensifie sa pratique artistique, notamment à travers le collage qui devient central et riche de nouvelles expérimentations. Dans sa peinture, son vocabulaire s’enrichit de nouveaux thèmes, comme celui de la main ouverte, qui tiendra une place centrale dans son projet de Chandigarh, la nouvelle capitale du Punjab dont il dessine les plans. Issu de la mythologie méditerranéenne, notamment de la figure du Minotaure, le thème du taureau fait également son apparition au tournant des années 1950. Pan emblématique et exceptionnelle de cette dernière décennie, il est à l’origine de dix-neuf tableaux de grand format, ainsi qu’un ensemble de tapisseries et collages.


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Le Corbusier dans son atelier, 24 rue Nungesser et Coli à Paris ©Fondation Le Corbusier

“Chaque journée de ma vie a été vouée en partie au dessin. Je n’ai jamais cessé de dessiner et de peindre cherchant, où je pouvais les trouver, les secrets de la forme. Il ne faut pas chercher ailleurs la clef de mes travaux et de mes recherches…”

Le Corbusier

L'atelier de Le Corbusier de son vivant ©Fondation Le Corbusier

“L'architecture est le jeu savant, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière. Nos yeux sont faits pour voir les formes sous la lumière; les ombres et les clairs révèlent les formes ; les cubes, les cônes, les sphères, les cylindres ou les pyramides sont les grandes formes primaires que la lumière révèle bien ; l'image nous en est nette et tangible, sans ambiguïté. C'est pour cela que ce sont de belles formes, les plus belles formes.
Tout le monde est d'accord en cela, l'enfant, le sauvage et le métaphysicien.”

Le Corbusier, Vers une architecture, éd. G. Crès, 1924, p. 16

L'atelier de Le Corbusier après rénovations ©FLC ©Chatillon Architectes ©G de Laubier

Oeuvres

Le Corbusier

Garder mon aile dans ta main et trois taureaux, 1960
Collage de papiers gouachés, de papier Salubra, de papier noir et encre sur papier
56,7 x 72,6 cm.

Le Corbusier, Taureau XII - version avec lampe et charpente

12 février 1956

Le Corbusier, Îcone - portrait d’Yvonne Le Corbusier

1948

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