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Simon Hantaï

1922 - 2008

Célébré pour sa méthode de pliage utilisé comme procédé pictural à partir de 1960, Simon Hantaï a inscrit son parcours dans un profond renouvellement artistique autant qu’une nouvelle façon de penser la peinture. En six décennies de parcours depuis ses débuts dans le Paris d’après-guerre, l’art d’Hantaï a connu plusieurs renouvellements importants qui traduisent l’esprit de recherche de cet immense peintre de la seconde moitié du XXe siècle.

Né Simon Handl à Bia en 1922, Hantaï suit une formation à l’école des Beaux-Arts de Budapest où il obtient au printemps 1948 une bourse d’études qui lui permet de venir séjourner une année à Paris. À la faveur d’un changement de régime en Hongrie, Hantaï et son épouse Zsuzsa décident de s’installer définitivement à Paris, après avoir effectué un grand voyage en Italie, où ils découvrent ensemble les chefs d’œuvre de l’art italien, dont le mausolée de Galla Placidia à Ravenne.

À Paris, Hantaï fréquente les artistes hongrois comme lui en exil et se rapproche du mouvement surréaliste, notamment d’André Breton qui écrit la préface du catalogue de sa première exposition à la Galerie L’Étoile Scellée en 1953. Frappé par la découverte de Georges Mathieu, mais surtout de Jackson Pollock, Hantaï rompt avec le mouvement surréaliste en 1955, délaisse la figuration et oriente sa pratique vers une plus grande gestualité. Il réalise alors des toiles de grands formats, dont Sexe-Prime. Hommage à Jean-Pierre Brisset en 1956, présentée lors de sa seconde exposition, à la Galerie Kleber.

L’année 1960 marque un tournant décisif pour la suite de son parcours. En faisant du pliage un nouveau procédé pictural, Hantaï renouvelle profondément sa manière de peindre et définit sa singularité. De ce geste précurseur naissent plusieurs séries, correspondant chacune à un nouveau système de pliage : les Mariales (1960-1962), les Catamurons (1963-1965) les Panses (1964-1967), les Meuns (1967-1968), les Études (1968-1971), les Aquarelles (1971), les Blancs (1973-1974) et enfin les Tabulas (1973-1982), série qui se clôt l’année où il représente la France à la Biennale de Venise et où il choisit de se retirer de la scène artistique.

Par le biais de cette technique, Hantaï libère la toile de son châssis pour mieux laisser agir l’intelligence de sa main, renonçant « aux privilèges du talent ». Sous ses doigts, la toile pliée, nouée, froissée, déformée, devient une matière vivante autant qu’une surface à peindre. À l’aveugle, Hantaï applique la peinture, laissant une grande place à l’imprévisible et ce n’est qu’une fois « libérée », retendue, que le miracle du hasard se produit. À ce moment seulement, Hantaï découvre l’œuvre créée : le dépliage, comme une révélation, dévoile le motif de contrastes chromatiques entre les zones réservées, pliées, et les surfaces couvertes de peinture.

Inspiré par Matisse, notamment les Nus Bleus, Hantaï inscrit son exploration du pliage dans la continuité des gouaches découpées sauf que chez lui, c’est le pliage qui fait ciseaux. Hantaï met en exergue, à travers sa technique, la respiration de l’espace blanc laissé vierge de peinture, qui structure la composition et donne au non-peint tout le rôle de structuration de l’espace, en dialogue avec la couleur, dans une forte dimension spirituelle.

Devenu citoyen français en 1966, Simon Hantaï bénéficie en 1976 d’une grande rétrospective au Centre Pompidou puis d’une seconde en 2013. En 2022, la Fondation Louis Vuitton lui consacre une rétrospective à l’occasion du centenaire de sa naissance. Ses œuvres sont exposées dans une quarantaine de collections publiques à travers le monde dont celles du Centre Pompidou à Paris, du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, du Musée du Vatican à Rome, du Museum of Modern Art et du Solomon R. Guggenheim Museum à New York.


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Simon Hantaï, vers 1967. Photo Édouard Boubat.

“Ce qui compte, ce n’est pas ce que je peins, mais ce que je ne peins pas, le blanc.”

Simon Hantaï

“Le pliage de la toile s’organise selon un quadrillage régulier, permettant de faire apparaître un ensemble de carrés ou compartiments ... ”

Simon Hantaï

Simon Hantaï, exposition présentée par Eric de Chassey, commissaire de l'exposition pour la Villas Médicis, Académie de France à Rome. Avec le soutien du Centre Pompidou. 2014

Oeuvres

Simon Hantaï

Tabula, 1980
Acrylique sur toile marouflée sur toile
149,5 x 117 cm | 58 7/8 x 46 1/8 in.

Expositions

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