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UNITED STATES OF ABSTRACTION

Le Musée d’arts de Nantes et le musée Fabre de Montpellier organisent une exposition intitulée United States of Abstraction. Artistes américains en France, 1946-1964.
Le rôle de Paris comme capitale mondiale de l’art occidental depuis le 19e siècle est bien connu, et il est également considéré comme un fait établi que la Ville lumière perd cette prééminence après la Seconde Guerre mondiale au profit de New York.
L’histoire de l’expressionnisme abstrait, de l’école de New York, et ses héros, Jackson Pollock et Willem De Kooning entre autres, est ainsi devenue le récit dominant de l’art après 1945.
Pourtant, l’on sait également que de très nombreux artistes, musiciens et écrivains américains, hommes et femmes, ont continué à venir étudier et créer en France. Plus de 400 artistes ont en particulier utilisé la bourse du G.I. Bill, qui permettait à tout ancien combattant de financer ses études, en venant s’inscrire aux écoles d’arts et académies parisiennes entre 1946 et 1953. L’exposition explore cette intense présence et la manière dont elle a contribué à la redéfinition de l’art abstrait en France à un moment où la géographie mondiale de l’art était bouleversée.
Ils venaient pour des raisons diverses : l’attrait culturel de Paris, ses musées et ses maîtres, l’attrait de l’Europe, la possibilité de créer sans réelle contrainte grâce à la bourse, la recherche d’une plus grande liberté, l’envie d’être ailleurs, d’être à Paris comme sur une île.
L’exposition est organisée en trois chapitres. La première section examine les œuvres réunies par le critique Michel Tapié, que ce soit dans des expositions de groupe (comme Véhémences confrontées à la galerie Nina Dausset en 1951, les Signifiants de l’informel en 1952 ou Un art autre au Studio Facchetti la même année) ou dans des publications de la première moitié des années 1950. Ces événements constituent une passionnante tentative de rapprocher une série d’œuvres abstraites en dehors des considérations nationales, mais autour des idées d’expressivité, de peinture gestuelle ou automatique abstraite. Plusieurs peintres américains, Jackson Pollock, Willem De Kooning, Mark Tobey, Claire Falkenstein, Alfonso Ossorio y sont associés et mis en rapport avec Wols, Jean Dubuffet, Georges Mathieu, Jean Paul Riopelle.
Le second chapitre regroupe plusieurs coloristes abstraits, comme Sam Francis, Joan Mitchell, Shirley Jaffe, mais aussi Kimber Smith ou Beauford Delaney, qui trouvèrent en France un lieu de liberté et de créativité, sans pour autant établir de liens forts avec les artistes du groupe de l’abstraction lyrique, à l’exception du peintre canadien Jean Paul Riopelle. Ils revendiquent une forme de solitude et utilisent la capitale française comme un lieu stimulant pour la création mais néanmoins étrangement apatride. Leurs œuvres ont en commun des formes flottantes, de grande échelle, aux coloris intenses.
Le dernier chapitre étudie comment les artistes Ellsworth Kelly, Ralph Coburn, Jack Youngerman, ou Robert Breer, en relation avec certains de leurs aînés comme Jean Arp ou Alexander Calder et avec certains de leurs contemporains (François Morellet), ont profondément renouvelé l’abstraction géométrique dans le Paris de l’après-guerre.
Constituée d’une centaine d’œuvres, peintures, sculptures, provenant de collections publiques et privées européennes et américaines, l’exposition est accompagnée d’un riche appareil documentaire permettant d’appréhender l’époque et d’un catalogue où spécialistes français et américains retracent sous un nouveau jour un passionnant chapitre de l’histoire des échanges artistiques.

Vers le musée d’arts de Nantes

Vers le musée Fabre de Montpellier

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