Dans cette exposition, le geste ne disparaît pas dans l’instant : il s’inscrit, se répète, se transforme. Chez Claude Viallat, la répétition devient une pratique visuelle où la mémoire prend forme. Ce dernier refuse la hiérarchie picturale entre la forme et le fond. Le motif organique, osselets, est appliqué à l’infini, mais toujours avec de légères variations pour devenir des empreintes de l’artiste qui s’ancre dans Sans titre (n°1bis), 1997. Chaque mutation est un repère du temps qui passe : du rapport au corps, au vivant jusqu’à l’usure de ses tampons. Chez Jorge Eielson et Simon Hantaï, le travail du support enregistre une temporalité intérieure par le processus plastique. La toile devient souvenir d’un geste passé. L’œuvre se révèle dans le dépliage ou le nœud.
Ici, la peinture s’efface pour laisser la forme surgir et ce qui en reste est l’accomplissement d’un acte silencieux, mais puissant.