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Geneviève Claisse

1935 - 2018

Représentante majeure de l’abstraction géométrique, Geneviève Claisse naît en 1935 à Quiévy, petit village proche du Cateau-Cambrésis. Elle découvre l’abstraction géométrique à travers la lecture de revues d’art telles que Art d’aujourd’hui qui font alors l’éloge des courants picturaux d’avant-garde.

L’artiste, passionnée par les écrits théoriques d’Herbin, ignore encore le lien de parenté qui les lie ; c’est à 18 ans seulement qu’elle rencontre son grand-oncle au Cateau-Cambrésis. Herbin découvre son travail et l’incite à persévérer dans cette voie.
Geneviève Claisse expose une première fois en 1958 à Paris et à Cambrai. L’année suivante, elle s’installe à Paris et devient l’assistante de son grand-oncle tout en poursuivant ses recherches artistiques. Elle partage son atelier durant un an.

En 1960, Claisse participe au Salon de Mai et en 1961, devient l’une des artistes représentés par la galerie Denise René, qui présente dès lors régulièrement les œuvres de Geneviève Claisse dans ses espaces à Paris et New York et dans des salons d’art à l’international.

L’artiste expose partout : à Copenhague, Londres, Paris, Tel Aviv…

Sur le plan artistique, les années soixante se montrent riches pour l’artiste. En 1966 particulièrement, Geneviève Claisse réalise plusieurs compositions sérielles autour du cercle et du triangle, qui apparaissent en parallèle dans ses carnets de dessins. Elle travaillera sur ces séries pendant dix ans à l’issue desquels elle créera les toiles parmi les plus importantes de sa carrière, qui seront ensuite exposées à travers le monde.

En 1971, Geneviève Claisse ouvre son deuxième atelier à Ecluzelles. Dans les années 1970, elle participe au Salon de Mai et expose à New York, Paris, Amsterdam, Bâle… Cette période est marquée par un retour aux formes rectilignes, notamment dans la série ADN où l’artiste poursuit son travail sur la colorimétrie, entamé précédemment sur les cercles.

Dans ses œuvres exécutées pendant la seconde partie des années 70 et au début des années 80, apparaît clairement les recherches de Claisse sur la question de la ligne. L’artiste y consacre plusieurs années durant lesquelles, de manière méthodique, elle travaille sur les lignes avec des mises en parallèle et différentes épaisseurs. Les tracés se côtoient, s’écartent, se rapprochent, et donnent lieu à une série de peintures associables à une forme de cinétisme.

Le travail de l’artiste s’enrichira de ces recherches plastiques même si, par la suite, la ligne ne sera plus nécessairement l’élément central de ses œuvres.

En 1982, le Musée Matisse du Cateau-Cambrésis consacre une salle d’exposition aux œuvres de Geneviève Claisse.

Dans les années 1980 et 1990, l’artiste expose à Bruxelles, Milan, Paris, Rome, Zurich…

Ses recherches évoluent : on ne parle plus de lignes fines. Celles-ci s’épaississent en faisant apparaître de petites barres à la surface colorée, disposées sur le support sans jamais rejoindre ses extrémités.

La fin des années 90 est marquée par une série associant les notions de transparence et de plénitude.

Ce premier sentiment évoque le vide ; le deuxième, développé sur la base du premier, le plein.

Complètement liées, ces œuvres insufflent du mouvement, de la profondeur et du dynamisme à l’espace blanc de la toile.

Durant les années 2000, l’artiste dévoile, à travers sa peinture, toute sa capacité à faire évoluer ses recherches antérieures, à travers une démarche rigoureuse et une application d’une extrême minutie.

Ses œuvres sont composées de formes rectilignes, de carrés symétriques ou dissemblables, évoluant dans un ensemble de lignes horizontales ou verticales, rappelant parfois le Suprématisme de Malevitch.

Les œuvres de Geneviève Claisse offrent au regard une stabilité, un équilibre précis et toujours recherché, et une couleur pleine, franche.

Geneviève Claisse décède à Dreux en 2018.


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Geneviève Claisse dans son atelier. Photo Didier Perthuison

Dans l’immédiat après-guerre, la montée de l’art abstrait géométrique — ou construit — est soutenue et encouragée par l’action de critiques d’art dévoués à l’instar de Michel Seuphor ou Léon Degand, ainsi qu’à l’incontournable galerie Denise René.

Née en 1935, Geneviève Claisse est autodidacte. Très jeune, elle entreprend ses premiers travaux picturaux qui annoncent les recherches plastiques abstraites de toute une vie. Elle proclame bien volontiers : « Écolière, j’étais déjà abstraite » (et ce sera là le sous-titre de sa rétrospective au musée Matisse-Herbin du Cateau-Cambraisis, en 2015). De fait, ses premières œuvres, connues aujourd’hui, se déploient sur les pages de ses carnets de jeunesse. Les couleurs sont franches, les formes souples et les cercles apparaissent, comme prémonitoires. « L’abstraction donnait un sens à ma vie, m’apportait un vrai bonheur. Je me suis sentie naître une deuxième fois le jour où j’ai réalisé ma première œuvre », raconte l’artiste.

L’ordonnancement chromatique est déjà solidement en place. D’une rigueur absolue, la géométrie des lignes se couple à des aplats de couleur purs. D’une grande sensibilité, l’artiste propose ainsi un langage plastique d’une grande clarté et une œuvre constituée de formes répétées inlassablement autour de variations qui, sans cesse, renouvellent les propositions artistiques.

Formes, couleurs et compositions évoluent tout au long de la carrière de Geneviève Claisse. L’arrivée du fond blanc annonce ainsi de nouvelles recherches. Les formes initiales laissent la place aux triangles noirs qui opposent dès lors forme et fond (KIRA, TITANIA, 1966) et ouvrent vers une nouvelle dimension, une nouvelle spatialité, qui poussera l’artiste sur la voie de la sculpture (VELA, TRIANGLE AUSTRAL, 1966).

“Avec l’abstraction géométrique, le langage atteint la liberté. Il peut être une création totale. En épurant et sublimant, il vise à plus de sensibilité…”

Geneviève Claisse

Quartem, Acrylique sur toile, 1974

Au jeu autour des triangles se succèdent ensuite des œuvres tournées vers le cercle et ses déclinaisons. L’artiste entame une période de recherche sur les possibilités offertes par cette forme géométrique qu’elle décline à l’infini, utilisant la couleur comme élément d’organisation de ses peintures.

Geneviève Claisse joue des contrastes et des accords ou désaccords chromatiques pour proposer des œuvres d’une apparente simplicité visuelle et technique.

L’artiste oppose pourtant à ce dépouillement une maîtrise du rythme, de la couleur et des structures des formes qu’elle emploie. Les cercles, sécants, tangents ou concentriques, apparaissent à partir de la seconde moitié des années 1960 et restent au cœur de ses recherches jusqu’au début des années 1970. Ils se démultiplieront ensuite parfois par quatre ou six (QUARTEM, 1974), animant des compositions proches du cinétisme.

Oeuvres

Geneviève Claisse

Unités, 1970
Acrylique sur toile
100 x 81 cm

Geneviève Claisse, Trafalgar square

1963

Geneviève Claisse, R33

1969

Geneviève Claisse, Cercles

1967

Geneviève Claisse, Listz

1959

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