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Focus | Ossip Zadkine

19 - 24 septembre

À l’occasion de FAB Paris 2025, la galerie est heureuse de présenter une sélection d’œuvres majeures d’Ossip Zadkine, réunissant sculptures emblématiques et gouaches sur papier. Une rare opportunité de redécouvrir la diversité et l’expressivité de son œuvre, ce Focus met en lumière la richesse du langage formel de Zadkine. A la croisée du primitivisme, du cubisme et de l’héritage gréco-latin, son œuvre oscille entre figuration expressive et stylisation géométrique (influence de l’art déco), explorant des thèmes mythologiques, humains et architecturaux.

Dialoguant entre force sculpturale et agilité du trait, ces œuvres révèlent toute la sensibilité de l’artiste, figure incontournable de l’avant-garde du XXe siècle. Le dessin, terrain d’expression intime, livre un visage plus spontané de l’artiste. En faisant dialoguer œuvres graphiques et sculptures dans un seul espace ce Focus propose une immersion dans le travail de Zadkine, où chaque médium éclaire l’autre, et révèle l’unité profonde de son œuvre.

La sculpture

En 1924, Ossip Zadkine ne jure encore que par la « taille directe ». Principal représentant de la technique, elle lui octroie un rapport direct à la matière, le bois ou la pierre, et fait partie intégrante de son identité artistique et de sa manière d’envisager la sculpture. La forêt environnante de son enfance le dote d’une sensibilité particulière pour la nature et la matière.

Dans les années 1920, la figure humaine devient le sujet presque exclusif d’Ossip Zadkine. Une des pièces maîtresses de cette sélection pour FAB Paris, Tête d’homme, est ainsi réalisée en taille directe dans de l’albâtre, pierre tendre que le sculpteur laisse s’exprimer à travers des arrondis et des incurvations qui paraissent suivre la forme de la matière première. Par contraste, les cheveux faits de stries irrégulières gravées dans la pierre soulignent encore davantage cet effet. Le visage dégage cette force particulière que le sculpteur parvenait à accorder à chacune de ses pièces et que les critiques de son époque perçurent dès ses œuvres de jeunesse.

En 1921, Zadkine intègre le cubisme, longtemps rejeté au profit de sa propre sensibilité, et en adopte brièvement les codes. Son implication restera superficielle et l’artiste s’en détache dès 1924. Ce retour de l’artiste à lui-même se manifeste par des formes plus naturelles qu’on lui connaît aujourd’hui, mais aussi au lyrisme singulier qui imprègne ses créations et qui s’exprime par ce travail de la matière caractéristique dans laquelle l’artiste puise toute sa force expressive.

Détail, Tête d'homme, 1924, Albâtre, ©Galerie A&R Fleury

Détail, Groupe de figures, 1921, Pierre, ©Galerie A&R Fleury

Zadkine explore également la pierre, le ciment et le bronze, chaque matériau lui offrant une liberté différente, un rythme propre, une vision spécifique. La pierre notamment lui permet de développer de nouvelles compositions, jouant sur les vides, les entrelacements, les tensions formelles.

Certaines de ses sculptures, pensées pour l’extérieur, prolongent cette relation intime avec les éléments naturels : elles s’ancrent dans le paysage, dialoguent avec la lumière et la végétation. La matière n’est jamais réduite à une fonction technique. Elle devient langage, partenaire et parfois même sujet de l’œuvre.

Zadkine à Paris

Arrivé à Paris en 1910, il découvre également la scène parisienne et devient une figure clé de l’École de Paris. S’il tisse des relations avec ses pairs et admire certains artistes de son entourage (Gauguin, Rodin, De Chirico, Modigliani…) Zadkine conservera toujours une liberté d’exécution propre à lui-même et semblable à aucun autre sculpteur de son temps.

Après des premières années à Paris difficiles, le sculpteur atteint peu à peu une maturité artistique qui s’ancre véritablement à partir des années 1920. Il affirme son style et une esthétique puissante guidée par son indépendance d’esprit. L’artiste trouve sa voie et rencontre un succès critique grandissant en France et en Europe, particulièrement en Angleterre, en Belgique puis, plus tard, aux Pays-Bas. Tête d’homme sera d’ailleurs intégrée dès 1927 dans la prestigieuse collection d’Helena Rubinstein, grande collectionneuse dart et mécène, qui acquiert l’œuvre directement auprès de Zadkine.

Atelier de la rue Rousselet, vers 1925

« Zadkine découvrit que le drame de la création se joue entre trois protagonistes seulement : sa sensibilité, la matière et ses mains. Avant toutes les notions et toutes les influences, il y a comme le statut primordial de la sensibilité. »

Maurice Raynal

Couple et enfant, 1921, Aquarelle sur papier ©Galerie A&R Fleury

Les œuvres sur papier

Au fil des années 19200, ses gouaches gagnent en complexité : scène de village, nus, portraits, moments de fête ou de musique, où l’on retrouve toujours une forme de poésie et de fantaisie. Il y déploie une maîtrise très personnelle de la couleur et de la matière, modelant ses figures par des formes articulées et avec une attention constante aux effets de transparence. À partir de 1928, l’Antiquité classique devient une source d’inspiration majeure, donnant naissance à des compositions et des sujets mythologiques.

Dans les années 1930 et 1940, alors que l’Europe s’assombrit, ses œuvres sur papier gagnent en expressivité et en densité, traduisant un univers intérieur, parfois onirique et humaniste. Même loin de la pierre ou du bois, Zadkine savait traduire la tension entre matière et spiritualité.

Plus tard, dans les années 1950, sees dessins à l’encre, souvent peuplés de groupes de figures, font écho à ses sculptures, traduisant dans la ligne l’intensité plastique du volume tridimensionnel.

Les 100 ans de l’Art Déco

Pour célébrer le centenaire du mouvement Art Déco, un éclairage particulier sera porté sur le rôle de l’artiste au musée Zadkine. Les années 1920 et 1930 marquent un tournant décisif dans la carrière de Zadkine. C’est durant cette période qu’il accède à une reconnaissance croissante, tant auprès des critiques que des collectionneurs, en France et à l’international. D’abord influencé par les recherches formelles du cubisme et du primitivisme, il s’en écarte rapidement pour développer un langage plus expressif et personnel, guidé par un tempérament artistique libre et lyrique.

En résonnance avec l’esprit de l’Art Déco, Zadkine s’intéresse alors aux liens entre sculpture, architecture et arts décoratifs. Il réalise plusieurs commandes intégrées à l’espace public et explore des effets de matière, d’abstraction et d’ornementation qui traduisent sa sensibilité à l’esthétique Art Déco. Toujours en quête de nouvelles expérimentations, il mène aussi une production graphique riche et inventive, qui rencontre un véritable succès auprès du public littéraire de l’époque. Son œuvre, à la croisée des influences, incarne une sensibilité singulière au sein d’un courant artistique qui fête cette années ses cent ans.

Brummer Gallery, Zadkine, New York, 1937. © Zadkine Research Center.

Oeuvres

Ossip Zadkine, Tête d’homme

1924

Ossip Zadkine, Couple et enfant

1921

Ossip Zadkine, Deux personnages

1934

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