La sculpture
En 1924, Ossip Zadkine ne jure encore que par la « taille directe ». Principal représentant de la technique, elle lui octroie un rapport direct à la matière, le bois ou la pierre, et fait partie intégrante de son identité artistique et de sa manière d’envisager la sculpture. La forêt environnante de son enfance le dote d’une sensibilité particulière pour la nature et la matière.
Dans les années 1920, la figure humaine devient le sujet presque exclusif d’Ossip Zadkine. Une des pièces maîtresses de cette sélection pour FAB Paris, Tête d’homme, est ainsi réalisée en taille directe dans de l’albâtre, pierre tendre que le sculpteur laisse s’exprimer à travers des arrondis et des incurvations qui paraissent suivre la forme de la matière première. Par contraste, les cheveux faits de stries irrégulières gravées dans la pierre soulignent encore davantage cet effet. Le visage dégage cette force particulière que le sculpteur parvenait à accorder à chacune de ses pièces et que les critiques de son époque perçurent dès ses œuvres de jeunesse.
En 1921, Zadkine intègre le cubisme, longtemps rejeté au profit de sa propre sensibilité, et en adopte brièvement les codes. Son implication restera superficielle et l’artiste s’en détache dès 1924. Ce retour de l’artiste à lui-même se manifeste par des formes plus naturelles qu’on lui connaît aujourd’hui, mais aussi au lyrisme singulier qui imprègne ses créations et qui s’exprime par ce travail de la matière caractéristique dans laquelle l’artiste puise toute sa force expressive.