Fleury Logo

Texture et surface. À leur intersection se concentrent les grandes innovations de la peinture abstraite d’après-guerre. Matériaux atypiques, gestualité expressive, surfaces maltraitées … Rien ne limite les artistes qui ont défini leur singularité en inventant un nouveau langage artistique.

Prolongé jusqu’au 6 mai, la galerie A&R Fleury présente Intersections, une exposition construite comme un dialogue entre les innovations développées par les artistes défendus par la galerie. Elle se concentre sur leurs recherches constantes d’innovation à travers la matérialité, par des effets de texture ou de surface.

Dans un mouvement singulier, échappant à la catégorisation de leur travail, chaque artiste exposé a renouvelé la notion de peinture en transformant sa réalité plastique, ouvrant ainsi de nouvelles voies d’expression. L’histoire de l’abstraction a été considérablement et durablement influencée par leurs recherches pionnières.

L’exposition réunit ainsi près d’une vingtaine d’œuvres majeures qui témoignent de la diversité des méthodes de peinture de ces artistes pour mieux en dévoiler les Intersections.

“L'artiste doit tout inventer, il doit se lancer à corps perdu dans l'inconnu, rejetant tout préjugé, y compris l'étude des techniques et l'emploi des matériaux considérés comme traditionnels. ”

Antoni Tàpies

Pour Antoni Tàpies, l’œuvre est un « champ de bataille où les blessures se multiplient à l’infini ». Four Red Crosses de 1962 est certainement l’œuvre la plus significative de l’exposition par ses effets de texture obtenus en griffant, entaillant et marquant profondément les matériaux bruts recouvrant la surface de la toile.

Elle s’inscrit dans ses compositions matiéristes des années 1960, marqués d’idéogrammes, d’une croix ou d’un «T», pouvant être perçus comme une signature. L’art de Tàpies explore un langage qui témoigne de la présence des mondes physiques et métaphysiques.

“La pratique est inséparable de l'art qui se fait jour avec elle. Autrement dit, le fond et la forme ne font qu'un. Je n'ai cessé d'inventer des instruments, le plus souvent dans l'urgence. N'arrivant plus à produire quelque chose, je m'empare de ce que j'ai sous la main.”

Pierre Soulages

L’huile sur toile de Pierre Soulages que nous avons sélectionnée est l’une des premières œuvres où l’Outrenoir est associé au bleu dans l’objectif d’intensifier la réflexion de la lumière.

Au travers d’un large vocabulaire de matérialité, aplats, striures, rayures, reliefs, Soulages structure un espace à la dimension indéniablement sculpturale. Ce jeu de textures et de couleurs entre les différentes zones de la toile a pour objectif la transmutation de la lumière par le noir.

Pier Paolo Calzolari, au même titre qu’Alberto Burri, est l’un des pionniers de l’emploi de matériaux inusuels. Il utilise le feu, le froid, les métaux, les végétaux ou le sel, dans le cas de l’œuvre que nous exposons, pour mieux aborder l’idée du temps, du passage, de la transformation.

Ses créations laissent entrevoir certaines évolutions des matériaux hétéroclites empruntés à la réalité quotidienne vers un nouvel état de la surface et de la matière. Dans le cas de l’œuvre exposé, Calzolari détourne le sel, associé au bois calciné, pour le faire renaître suivant de nouveaux arrangements.

Jean-Paul Riopelle agit directement sur la surface en sculptant et étirant la matière. Sa pratique matiériste est axée sur l’application de petites touches de peinture épaisses et denses, disposées à l’aide d’une spatule, créant ainsi des effets de mosaïques.

Des marais, huile sur toile peinte en 1973, fait partie de la série des «Rois de Thulé», période intense où l’artiste se réinstalle dans le Grand Nord. Stimulant son imaginaire, ces terres auxquelles l’hiver donne des couleurs particulières, réduites et dominées par les tons froids, permettent à Riopelle de renouveler son approche picturale.

Oeuvres

Pierre Soulages

Peinture 35 x 55 cm, 29 mai 1987
Huile et acrylique sur toile
35 x 55 cm | 13 3/4 x 21 5/8 in.

Yves Klein, Monochrome IKB 280

1957

Simon Hantaï, Tabula

1980

Pier Paolo Calzolari, Untitled

1989

Antoni Tàpies, Four Red Crosses

1962

Hans Hartung

T1988-E27, 1988
Acrylique sur toile
154 x 195 cm.

Jean-Paul Riopelle, Des marais

1973

Bernar Venet, Two indeterminate lines

1995

Bernard Aubertin, Tableau Clous

1969

Claude Viallat, Sans titre

1986

Presse

Recevoir les actualités de la galerie

S'inscrire