Fleury Logo

PARIS+ par Art Basel | Sites

19 - 23 octobre 2022

Après lui avoir consacré une rétrospective de qualité muséale à l’automne 2021, la galerie A&R Fleury est heureuse de poursuivre la promotion de l’artiste d’origine argentine Alicia Penalba, en présentant Hommage à César Vallejo, l’une des œuvres les plus emblématiques de sa carrière.

Exécutée en 1956, cette sculpture appartient à sa première période dite « totémique », qui la voit émerger comme l’une des figures majeures de la sculpture abstraite d’après-guerre.

Installée dans les jardin des Tuileries à l’occasion de Paris+ par Art basel | Sites, cette sculpture témoigne de la précocité de son talent et de sa capacité à s’exprimer à grande échelle, dans un dialogue avec l’architecture et l’espace, ce qui est l’une des dimensions les plus importantes de son œuvre.

Haute de près de 3 mètres, cette œuvre est la première sculpture monumentale de Penalba et la seule dédiée à une personne. L’occasion pour elle d’exprimer son admiration pour celui qui est considéré comme l’un des plus grands poètes latino-américains du XXe siècle, resté comme elle profondément attaché aux paysages sauvages et aux cultures d’Amérique du sud.

Alicia Penalba (1913-1982)

Hommage à César Vallejo, 1955/56

Bronze
Signé et numéroté Penalba 1/4 
Fonderie Susse Frères, juillet 1959
266 x 58 x 38 cm | 104 3/4 x 22 7/8 x 15 in.

Provenance
Galerie Claude Bernard, Paris
Marlborough-Gerson Gallery, New York
Collection privée, Suisse

Jardin des Tuileries

 

Accès

Place de la concorde
75001 Paris

Horaires d’ouverture

Le Jardin des Tuileries est ouvert tous les jours, en accès libre, de 7h30 à 19h30.

Inauguration au jardin des Tuileries :
Mardi 18 octobre

19 – 23 octobre : Paris+ par Art Basel Week

Portrait d'Alicia Penalba © Alicia Penalba. Droits de reproduction

Alicia Penalba, femme sculptrice

 

Née en Argentine en 1913, Alicia Penalba arrive à Paris en 1948 et affirme rapidement son univers personnel, porté tout à la fois vers l’éclatement des formes, la conquête des espaces et la monumentalité.

Durant les années 1950, une période peu encline à accorder aux femmes artistes la reconnaissance qu’elles méritent, Penalba devient rapidement l’une des rares sculptrices à obtenir une renommée internationale, aux côtés de Barbara Hepworth ou Germain Richier.

Considérée comme l’une des grandes figures de la sculpture abstraite d’après-guerre, elle participe à de nombreuses expositions personnelles et de groupe, en France et à l’étranger.

“Sa vie est un roman de l’énergie, comme eut aimé le concevoir Balzac.”

Patrick Waldberg, critique d'art et premier biographe d'Alicia Penalba, 1962

Une œuvre emblématique de ses débuts

 

Hommage à César Vallejo présente des rythmes verticaux et rigides déployés autour d’un axe central. Les volumes superposés, comme autant de ramifications au modelé rugueux, se superposent et s’érigent vers le ciel.

Ces formes organiques, refermées sur elles-mêmes, semblent abriter des cavités énigmatiques et une vie intérieure. La sculpture s’anime ainsi d’une forte dimension métaphysique et érotique, et invite le spectateur à s’approcher pour découvrir un monde caché.

L’élan vertical, la rugosité de la matière et le resserrement des formes sont évocateurs des totems, figures récurrentes des cultures latino-américaines. Cette proximité répond, selon Penalba, à un « besoin de spiritualiser les symboles de l’érotisme, source de toute création, état le plus pur et le plus sacré de la vie de l’homme. »

“Les formes de ses compositions abstraites avaient l’élan des totems et l’agressivité des grands cactus.”

Michel Ragon

Constantin Brâncuși, Grand Coq IV, acier poli, 1949, 481,5 x 60 x 82 cm. Martigny (Suisse), Fondation Gianadda, Parc de Sculptures

Penalba et l’avant-garde

 

Alicia Penalba découvre les grands maîtres de l’avant-garde à son arrivée à Paris à la fin des années 1940. Beaucoup d’entre eux sont fascinés par les formes considérées comme originelles, issues de cultures lointaines. Cette curiosité, à l’origine de nombreuses recherches formelles au XXe siècle, a permis un profond renouvellement plastique, particulièrement dans le domaine de la sculpture.

Penalba fait d’abord la connaissance de Brancusi, qu’elle fréquente à de nombreuses reprises à son atelier. Les formes minimales et pures érigées vers le ciel, d’œuvres comme le « Grand coq IV» (1949) sont une influence fondamentale pour son évolution vers l’abstraction. Penalba découvre également l’œuvre d’Alberto Giacometti, passionné par l’art non-occidental; et Hans Arp, qui entretient aussi un rapport étroit au « primitif » et explore des voies organiques.

Véritable synthèse des formes de son premier langage abstrait, Hommage à César Vallejo est certainement l’exemple le plus magistral de ses débuts. Durant ces années qui voient éclore son talent et son originalité, Penalba engage un dialogue à la fois avec les voies plastiques empruntées par l’art moderne et les sources profondes de son identité sud-américaine.

“Intelligente et passionnée, Penalba est sans conteste une des plus brillantes figures de la sculpture actuelle à Paris.”

Michel Seuphor

Alicia Penalba avec Alberto Giacometti, circa 1960-1965

Un parcours international d’expositions

 

La présence de cette sculpture lors des plus importantes expositions consacrées à Penalba témoigne de son importance.

Elle est d’abord présente en 1957 lors de la première exposition personnelle de Penalba à la galerie du Dragon. En 1959, elle est présentée à la Documenta 2 de Kassel puis, en 1960, à la galerie Claude Bernard lors de l’exposition « Penalba » qui lui ouvre la voie du succès.

Suivent d’autres événements qui sont parmi les plus importantes de son parcours : la VIe Biennale de Sao Paulo en 1961, où Penalba obtient le grand prix de sculpture, l’exposition « Penalba » à la galerie Otto Gerson de New York en 1962, le « Festival dei due mondi » à Spolete en 1962 et « L’Art latino-américain à Paris », au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris la même année.

En 1968, l’exposition « Totems et Tabous » au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, aux côtés de Wifredo Lam et Roberto Matta, est la première et la plus importance rétrospective de sa carrière. Hommage à César Vallejo (n°4/4) fait partie des œuvres présentes à cette occasion.

Plus récemment, l’exemplaire appartenant aux collections du Centre Pompidou (n°3/4) a été exposé lors de « Femmes années 50. Au fil de l’abstraction, peinture et sculpture », au Musée Soulages à Rodez, en 2019-2020, et «Elles font l’abstraction» au Centre Pompidou à Paris, en 2021.

César Vallejo, l’un des plus grands poètes sud-américains du XXe siècle

 

La poésie de César Vallejo, incandescente et mélancolique, le fait considérer comme l’un des poètes sud-américains les plus novateurs du XXe siècle, aux côtés de Pablo Neruda ou Octavio Paz. Sa vie courte et intense a été tout entière consacrée à une quête existentielle et une espérance humaniste.

Né en 1892 au Pérou, Vallejo arrive à Paris en 1923 et se lie progressivement d’amitié avec plusieurs artistes de Montparnasse : le poète chilien Vicente Huidobro, Robert Desnos, Tristan Tzara et Antonin Artaud notamment.

À Paris, il mène une vie de poète et publie des articles dans plusieurs revues. Il fait paraître plusieurs recueils dont les plus célèbres sont « Les poèmes humains » et « Espagne, écarte de moi ce calice ». Il écrit également un roman, « Tungstene » en 1930, des pièces de théâtre comme « Lock-out » et un conte pour enfants « Paco Yunque ». De santé fragile, Vallejo décède à Paris en 1938.

“Dans l’âme de celui qui a grandi dans les Andes, ou qui y vit, persistera toujours l’impression qu’il est comme une blessure dans le paysage abrupt fait de hauts plateaux où végète difficilement une herbe jaunâtre et de massifs rocheux et arides. Les habitants de ce vaste drame géologique, presque tous indiens ou métis d’Indiens et d’Espagnols, sont silencieux et durs, à l’image même des Andes.
Flagellés par les inclémences de la nature et les inclémences sociales, ils vivent dans une souffrance qui remonte à des siècles et semble se confondre avec l’éternité.”

Ciro Alegría, écrivain péruvien, dans « Le César Vallejo que j’ai connu »

Recevoir les actualités de la galerie

S'inscrire