L’année 1971, très prolifique pour l’œuvre graphique de Burri, s’achève avec la production des Cretti. Une première expérience dans ce sens avait déjà été entreprise en 1962 pour le petit Cretto bianco de la première page du livre « Variazioni » 1.
Dans cette série d’œuvres, la question devient beaucoup plus complexe en raison de la taille considérable et de l’épaisseur physique que la gravure doit conférer au papier par l’arrière, pour éviter qu’il ne soit écrasé lors de l’impression de l’encre.
Une fois de plus, l’artiste, résolu à atteindre l’objectif qui est très clair dans son esprit, lance un défi à l’imprimeur qui a la charge d’obtenir un résultat de ces techniques que personne n’avait exigé auparavant.
Après plusieurs mois d’essai, le résultat est une fois de plus extraordinaire. Au même titre que la série « picturale » des Cretti, on remarque immédiatement des nuances distinctes dans les craquelures, parfois nettes, anguleuses et tranchantes, et parfois détachées de la base du cellotex, douces, rondes et nuancées dans le papier.
Le titre « Cretto » unit l’œuvre picturale à l’œuvre graphique, mais les gravures s’en distinguent par leurs propres valeurs formelles originales. En revanche, l’équilibre de l’ensemble reste inchangé, conçu et obtenu de la même manière que dans les œuvres sur cellotex.