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Hans Hartung | Rigueur et fulgurance

19 octobre - 18 décembre 2018

À travers une quinzaine de toiles et d’exceptionnels papiers et cartons, cette exposition dévoile les deux plus beaux aspects de sa technique en continuelle expérimentation depuis les années d’après-guerre et jusqu’à la fin de sa vie : la rigueur et la fulgurance.

Nous avons choisi ce titre car il nous a semblé décrire en deux mots et de manière concentrée la vie picturale de l’artiste.

À ses débuts, Hans Hartung donne l’impression d’une gestuelle instantanée, lyrique et spontanée, mais en réalité, sa passion pour les mathématiques et le rationnel prend une place importante dans son œuvre. La spontanéité de ses papiers se transforme en une minutieuse mise au carreau, voici la manière dont Hartung s’exprime sur ses toiles jusqu’à la fin des années 50 : avec une grande rigueur.

Son geste libre devient décisif à partir des années 60, période importante où l’artiste nous dévoile sa capacité de renouvellement et son besoin d’expérimentations.
Les recherches techniques que l’artiste entreprend à travers la fabrication de nouveaux outils/pinceaux, ou encore suite à l’utilisation de nouveaux matériaux, peinture vinylique et acrylique, inscrit Hans Hartung comme le maître de l’innovation.

Les Années 70 représentent « le Champ des Oliviers », la propriété d’Antibes, où l’artiste développera ses dernières recherches artistiques mises en place durant les années 60 : Les pulvérisations et les projections.
Depuis les années 70 et jusqu’à sa mort en 1989, Hans Hartung n’aura cessé de créer un art hautement expérimental. L’audace des années 60 se transforme en un art de «sensation» que le peintre exprime de manière atmosphérique sur de grands formats. Ces immenses toiles sont les témoins d’un combat : un homme de quatre-vingt-cinq ans dont la force intérieure se manifeste à travers ses fulgurantes pulvérisations qui marqueront ses contemporains.


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“L’abstraction lyrique est la seule expression picturale qui nous relie directement au spirituel. Notre attachement au matériel fait que cela nous échappe.”

Hans Hartung

Hans Hartung dans son atelier ©Fondation Hartung Bergman

Le lyrisme et la dynamique de Hans Hartung mêlent l’inconscient au réfléchi. La technique est pour lui un élément fondamental impérieux, et ce depuis la préparation de la toile jusqu’à sa concrétisation finale. Ses glacis et ses choix de couleurs sont finement étudiés, traités. De là, il découle naturellement que l’élaboration d’une peinture est lente. Il lui faut parfois plusieurs semaines pour achever un tableau. Il peint par couches superposées jusqu’à obtenir le ton souhaité, désiré qui s’accordera de l’ensemble de la composition. Cela dit, jamais la rigueur de ses recherches savantes et minutieuses ne peut être ressentie par le spectateur. Notons qu’il n’y a là ni éclaboussures, ni coulures comme chez tant d’autres de ses collègues d’alors. Pendant des décennies son œuvre s’imposera comme impeccablement « propre ».

Bien plus tard, des violences seront faites à l’œuvre : grattages, griffures et arrachages. Elles s’organisent dans l’espace peint, souvent soutenues ou soulignées par le geste volontaire de zébrures qui envahissent la toile ou le papier. C’est là, à nouveau, un jeu subtil entre le déferlement des sentiments de Hans Hartung confronté à l’espace créatif. Ici, le lyrisme soutenu par l’émotion prend une dimension totalement inédite. L’artiste, alors installé dans sa maison d’Antibes, au soir de sa vie et n’ayant plus rien à prouver depuis longtemps, s’autorise toutes les audaces. C’est là l’honnêteté de celui qui a su comprendre qu’aller au-delà de ses acquis est le privilège d‘un homme à la disponibilité absolue.

 

 

 

 

 

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