Représentante majeure de l’abstraction géométrique, Geneviève Claisse naît en 1935 à Quiévy, petit village proche du Cateau-Cambrésis. Elle découvre l’abstraction géométrique à travers la lecture de revues d’art telles que Art d’aujourd’hui qui font alors l’éloge des courants picturaux d’avant-garde.
L’artiste, passionnée par les écrits théoriques d’Herbin, ignore encore le lien de parenté qui les lie. C’est à 18 ans qu’elle rencontre son grand-oncle au Cateau-Cambrésis. Herbin découvre son travail et l’incite à persévérer dans cette voie.
Geneviève Claisse expose une première fois en 1958 à Paris et à Cambrai. L’année suivante, elle s’installe à Paris et devient l’assistante de son grand-oncle tout en poursuivant ses recherches artistiques. Elle partage son atelier durant un an.
En 1960, Claisse participe au Salon de Mai et en 1961, devient l’une des artistes représentées par la galerie Denise René, qui présente dès lors régulièrement les œuvres de Geneviève Claisse dans ses espaces à Paris et New York et dans des salons d’art à l’international.
L’artiste expose partout : à Copenhague, Londres, Paris, Tel Aviv…
Artistiquement, les années soixante sont riches pour l’artiste. En 1966 particulièrement, Geneviève Claisse réalise plusieurs compositions sérielles sur le thème des cercles et des triangles, qui apparaissent en parallèle dans ses carnets de dessins. Elle travaillera sur ces séries pendant dix ans à l’issue desquels elle créé ses toiles parmi les plus importantes de sa carrière. Celles-ci seront exposées à travers le monde.
En 1971, Geneviève Claisse ouvre un deuxième atelier à Ecluzelles. Dans les années 1970, elle participe au Salon de Mai et expose à New York, Paris, Amsterdam, Bâle… Cette période est marquée par un retour aux formes rectilignes, notamment dans la série des ADN, où l’artiste poursuit son travail de colorimétrie entamé précédemment sur des cercles.
Dans ses œuvres exécutées pendant la seconde partie des années 70 et au début des années 80, les recherches de Claisse sur la ligne prennent forme. Plusieurs années sont consacrées pour ce travail très méthodique où les lignes de différentes épaisseurs sont parallèles, se côtoient, s’écartent, se rapprochent, formant une série de peintures associables à une forme de cinétisme.
L’artiste conserve les recherches linéaires dans ses œuvres, mais avec quelques nuances dans l’épaisseur et la disposition de celles-ci.
En 1982, le Musée Matisse du Cateau-Cambrésis consacre une salle d’exposition aux œuvres de Geneviève Claisse.
Dans les années 1980 et 1990, l’artiste expose à Bruxelles, Milan, Paris, Rome, Zurich…
Ses recherches évoluent, on ne parle plus de lignes fines, elles s’épaississent en faisant apparaître de petites barres qui possèdent une surface colorée, disposées sur le support sans jamais rejoindre ses extrémités.
La fin des années 90 est marquées par une série très intéressante sur l’association de deux sentiments : transparence et plénitude.
Le premier sentiment évoque le vide quant au deuxième, développé sur la base du premier, le plein.
Totalement liées, ces œuvres insufflent beaucoup de mouvement, de profondeur et de dynamisme à l’espace blanc de la toile.
Durant les années 2000, l’artiste dévoile, à travers sa peinture, toute sa capacité à faire évoluer ses recherches antérieures, avec une démarche rigoureuse et une application n’ayant pas d’égale.
Ses œuvres sont composées de formes rectilignes, de carrés symétriques ou dissemblables évoluant dans un ensemble de lignes horizontales ou verticales, rappelant parfois le Suprématisme de Malevitch.
La stabilité des oeuvres de Geneviève Claisse est unique, les déséquilibres introuvables, et la couleur sans faille.
Geneviève Claisse décède à Dreux en 2018.